La droite et le FN remportent le premier tour des élections départementales

À entendre les commentaires des ténors des partis politiques hier soir, à l’issue du premier tour des élections départementales, tout le monde avait gagné ou, du moins, personne n’avait perdu. Mais la réalité est plus nuancée : le Parti socialiste, même s’il limite la casse, est défait ; le bloc UMP-UDI remporte le premier tour ; et le Front national s’enracine à un haut niveau, confirmant son nouvel ancrage local.
En quelques minutes hier, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen se sont exprimés, sur un ton plutôt triomphaliste. Le Premier ministre a salué le fait que le PS a fait un score moins mauvais que prévu, que l’abstention a été nettement moindre qu’aux européennes de juin dernier, et que le FN n’est pas devenu « le premier parti de France ». Nicolas Sarkozy s’est, lui, réjoui de la large victoire de son parti, allié à l’UDI, parlant de « basculement massif »  des départements dans l’escarcelle de la droite. Et Marine Le Pen a parlé de résultat « historique »  pour le Front national et se disait, ce matin encore, « seule gagnante de ce premier tour ».
Au-delà des interprétations partisanes, les chiffres ne sont pas évidents à analyser. Premier élément certain : les Français sont en effet allés voter plus largement que ce qui avait été prévu. Avec 50,29 %, la participation est supérieure de 6 points à celles des cantonales de 2011 et de 8 points à celle des européennes.
Autre fait incontestable : c’est bien l’alliance UMP-UDI qui sort gagnante de ce premier tour. En additionnant les voix recueillies par l’UMP et l’UDI seules et celles des listes d’union, on obtient, selon les chiffres officiels publiés cette nuit par le ministère de l’Intérieur, 28,95 %. Le chiffre de 34 %, brandi par certains responsables de l’UMP, s’obtient en additionnant à ce total les voix de Debout la République (Nicolas Dupont-Aignan) et d’autres formations souverainistes.
La gauche, toutes tendances confondues, obtient 36,2 % des voix, ce qui est mieux qu’aux européennes (34 %). Mais étant donnée la division importante entre les différentes formations de gauche, se prévaloir de ce total, comme l’on fait plusieurs ténors socialistes, est illusoire. Il est plus lucide de regarder les scores de ce que l’on pourrait appeler la majorité gouvernementale, c’est-à-dire ceux du PS et des Radicaux de gauche. Total : 21, 47 %.
Le Front national enfin a, en effet, des raisons de se réjouir : alors que ses concurrents n’ont dépassé les 20 % qu’en se mettant à plusieurs, le parti de la famille Le Pen peut se prévaloir d’un score de 25,72 %, réalisé seul. Ce qui, quoi qu’en disent les uns et les autres, en fait bien le premier parti du pays en termes de résultats électoraux de ce premier tour.
On peut enfin noter un relatif maintien du Front de gauche, avec 4,82 % (le PCF pourrait conserver dimanche prochain le département du Val-de-Marne, le sort de l’Allier étant plus incertain), et un effondrement d’Europe écologie Les Verts, qui dépasse à peine les 2 %.
Télécharger les résultats communiqués par le ministère de l’Intérieur.

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